Sécularité classique versus sécularisme libéral
- sofiapbaker
- Feb 2, 2022
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Certains lecteurs peuvent être étonnés de voir le terme «sécularité» dans le titre de cet essai à la place du terme plus familier de «sécularisme». J’ai deux raisons de préférer «sécularité». La première est que «secular-isme» est l’un de ces «ismes» du xixe siècle qui émergent d’une compréhension fondamentalement hégélienne de l’histoire. Il utilise le suffixe grec –ιζειv, impliquant un processus de devenir, par conséquent il laisse entendre «de séculariser». Si nous devions évoquer l’appareil fantomatique complet de l’hégélianisme, nous pourrions être tentés par sa doctrine séduisante selon laquelle séculariser c’est moderniser et perfectionner. Mais considérant, comme je le fais, l’Évangile selon Hegel comme extracanonique, je résisterai à cette tentation. Je ne ferai pas une critique de la thèse historique qui considère l’histoire moderne de l’Occident comme un historique de sécularisation, aussi nécessaire que puisse être une telle analyse. Je m’occuperai plutôt de savoir comment tracer la ligne entre la sphère propre au séculier, que je définirais en termes augustiniens comme la sphère immanente et temporelle dans laquelle les chrétiens s’engagent avec leurs concitoyens et ceux qui ne partagent pas leur foi, et la sphère éternelle ou transcendantale qui soutient les chrétiens dans leur foi en cette vie et les rappelle à leur source divine. Je note qu’il ne s’agit pas d’un contraste entre le profane et le sacré, ou le religieux, une distinction moderne inspirée du libéralisme…
**English version published in Church Life Journal
